Merging and Emerging Images:

Metamorphosis of Picasso’s Paintings in a Broader Context

Ann Hoenigswald • 25 mars 2015

SUMMARY OF TALK/RÉSUMÉ

 

The surfaces of many of Picasso’s paintings reveal evidence of hidden compositions. Pentimenti, drying crackle or glimpses of discordant colors, often leave clues to the transformation of the painting. The naked eye and advanced imaging techniques have both exposed numerous works or alterations under the visible images. Both The Tragedy (1903) and the Family of Saltimbanques (1905) have several identifiable compositions under the surface. Examination reveals that Picasso did not simply paint over the separate layers: he frequently incorporated elements from each composition into the subsequent image and connected the layers. The artist was not painting over existing works because he was unable to afford new supports, he was responding to a creative need to reconfigure one element or an entire composition to reemerge as something new. Our understanding of Picasso’s motivation is enhanced by looking at his prints, collages, drawings, sculptures and ceramics as well as manipulating film and photography. He approached all of these media in much the same way–it was about the development and process of creating a work of art. This is particularly transparent in his reconfiguration of ceramics or in sculptures where the artist blatantly incorporated found objects into his work, and one object reemerges as something altogether different. In paintings, the earlier compositions hidden under layers of paint are found objects as well–albeit obscured and literally buried–but Picasso leaves clues should the viewer wish to decipher them.

Les peintures de Picasso laissent souvent apparaître à leur surface des signes de compositions sous-jacentes. Des repentirs (pentimenti), des craquelures ou l’affleurement de couleurs discordantes sont des indices de la transformation imposée à l’œuvre par le processus créatif. L’examen, à l’œil nu ou à l’aide de techniques d’imagerie sophistiquées, d’une œuvre de Picasso révèle sous la surface visible des altérations et parfois des compositions entières plus ou moins abouties. Sous la surface de La Tragédie (1903) et de La Famille des saltimbanques (1905), plusieurs compositions sont identifiables. Picasso ne couvrait pas dans son ensemble la couche inférieure ; il incorporait des éléments impliquant plusieurs couches, qui souvent les reliaient entre elles. La raison n’était pas le manque de moyens pour s’offrir des toiles vierges ; il faut la chercher dans un besoin intérieur, la volonté de reconfigurer un élément particulier ou une composition entière pour lui donner une nouvelle fraîcheur. Si nous regardons non seulement les tableaux de Picasso, mais aussi l’ensemble de son œuvre – gravures, papiers collés, dessins, sculptures, céramique, cinéma et photographies – nous comprenons mieux la motivation de sa création. Il abordait de la même manière ces différents formats ; il était question, pour lui, du développement, du processus de création de l’œuvre artistique. Ceci est particulièrement évident dans l’œuvre céramique et dans sa sculpture où l’artiste incorpore et transforme des « objets trouvés » pour les sublimer. De même, dans ses tableaux, les compositions antérieures deviennent des objets trouvés que Picasso a obscurcis ou littéralement ensevelis, mais dont il laisse, à la surface de la peinture offerte au regard, des indices.

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RevoirPicasso-2015_J1_A.Hoenigswald

 

BIOGRAPHY/BIOGRAPHIE

 

Ann Hoenigswald is Senior Conservator of Paintings at the National Gallery of Art (NGA) in Washington. Her focus has been on late 19th-century and early modern works. Her initial Picasso research was published in the exhibition catalogue Picasso: The Saltimbanques (NGA, 1980). She also contributed Works in progress: Pablo Picasso’s Hidden Images to the catalogue Picasso : the Early Years, 1892-1906 (NGA, 1997). Recently she presented at the conference Can to Canvas in Antibes (Musée Picasso), and The Blue Period: New Interpretations by Technical Studies in Barcelona. She was awarded the CASVA (Center for the Advanced Study in the Visual Arts) paired fellowship in Conservation and the History of Art with Marilyn McCully and was an invited museum scholar at the Getty Center (Pasadena). She was also the visiting conservator at the Courtauld Institute. In addition to treating paintings of all periods, her research has often been on artists’ processes in collaboration with art historians and conservation scientists. Recently published in the catalogue for the Degas/Cassatt exhibition at the NGA, she has also written extensively on Van Gogh’s materials and methods, Malevich, matte paint surfaces, 19th-century oil sketches, and the history of restoration in France.

Ann Hoenigswald est restauratrice en chef du département des peintures à la National Gallery of Art (NGA) de Washington. Elle a consacré ses recherches à la création artistique à la fin du XIXe siècle et dans les premières années de la modernité. Sa première étude sur Pablo Picasso est publiée dans le catalogue de l’exposition Picasso: The Saltimbanques (NGA, 1980). Son texte “Works in progress: Pablo Picasso’s Hidden Images” figure dans le catalogue Picasso: the Early Years, 1892-1906 (NGA, 1997). Elle est récemment intervenue au musée Picasso d’Antibes (“Can to Canvas”) et au Museu Picasso de Barcelona (“The Blue Period: New Interpretations by Technical Studies”). Elle a été lauréate, avec Marilyn McCully, de la bourse de recherche Conservation et histoire de l’art du Center for the Advanced Study in the Visual Arts (CASVA) à la NGA, et a été chercheuse invitée au Getty Center (Los Angeles) et au Courtauld Institute of Art (Londres). Bien qu’elle traite des peintures de toutes les périodes, ses recherches sont orientées sur la compréhension des processus mis en œuvre par les artistes, en collaboration avec des historiens de l’art et des experts en conservation préventive. Elle a beaucoup publié sur les matériaux et méthodes de Vincent Van Gogh (récemment dans le catalogue de l’exposition « Degas/Cassatt » à la NGA), sur Kasimir Malévitch, les surfaces peintes mates, les esquisses à l’huile au xixe siècle et l’histoire de la conservation-restauration en France.

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